29 juillet 2010

Les joyeuses funérailles de Shaomi


Bye-bye mes amours...

On se voit dans la prochaine vie ?

D'ici là, ne faites rien de vilain avec vos auréoles ^^


Face down! (Dead like Elvis)

Somebody once told him that he wouldn't take Prince through the ringer
Let him go down as a washed up singer
Ain't that a bitch?
Thinkin' all along that he wanted 2 be rich
Never respected the root of all evil and he still don't 2 this day, huh
Bury him face down, let the motherfuckers kiss a ass, ok?

Face down! (Dead like Elvis)

Told 'em he wanted 2 sing a song about a black child goin' buck wild
And they just laughed in his face
Talk 2 your lawyer but u got no case
What u need 2 do is keep your place
Next time u pull a card, it better be a ace motherfucker
Or u can lay face down

Face down! (Dead like Elvis)

Him and her meaning who I'm singin' about
And his psychoanalyst kinda saw the catalyst
As the devil with the blue jeans on, huh
Ain't it kinda funny when u see the dawn?
Sign the name they gave ya
But when them motherfuckers turn around ass up, u're what?

Face down! (Dead like Elvis)

New Power Generation in the house, bury 'em all!

It's in his will, I read it
He shot 2 kill, he said it
4 those who know the number and don't call
Hmph, fuck all y'all

Face down! 
(Dead like Elvis)

4 juillet 2010

Une voix s'est éteinte...

« Voué depuis toujours à percer le mystère de son existence, l’homme, dans l’éveil de sa conscience a inventé peut-être avant toute chose, la poésie. La poésie fait parole de ce qui avant elle ne l’était pas, et par elle le devient. Parole de ce qui sans elle et par elle ne saurait être dit. Personnellement je ne la considère pas comme un supplément d’âme mais comme l’expression même de la vie. Elle constitue une ouverture vers cette face invisible du monde qui nous relie à tout et à tous, qui réconcilie toute chose même les contraires jusqu’à nous faire entendre le silence des mots, jusqu’à réconcilier nos rêves de la nuit et le rêve éveillé de nos journées. En visitant le monde à l’intérieur de chacun de nous, elle abolit la coupure originelle entre l’objet perçu et la conscience qui perçoit. Tout vrai poète est en quête de quelque chose d’innommé dont l’intelligibilité demeurera toujours problématique. Pour traquer l'inconnu, le poète se doit de ruser avec lui, il a recours à l’analogie, à l’anacoluthe et à la métaphore. Quand Rimbaud dit en parlant de son œuvre (je crois qu’il disait cela à sa mère qui était un peu déroutée par ce qu’il écrivait !) : « ça veut dire ce que ça veut dire dans tous les sens et littéralement ! », il voulait peut-être dire aussi que le sens d’un poème peut échapper à son auteur et que le lecteur peut y découvrir des vérités qui n’étaient pas forcément dans les intentions du poète. On peut aussi dire avec René Char que les « poètes savent faire surgir les mots qui savent de nous ce que nous ignorons d’eux » et Sartre nous dit que contrairement au prosateur, le poète ne se sert pas des mots comme des signes mais comme des choses… C’est ainsi que le poète prend le pari de mettre en mot ce qui relève de l’indicible… »

Ces mots sont de Laurent Terzieff et ils disent à peu près tout ce qu'il y a à dire à propos de la poésie. J'ignorais même qui était M. Terzieff jusqu'à-ce que, il y a quelques semaines, mon amie Valérie Matillat n'attire mon attention sur cette citation. Laurent Terzieff nous a quitté il y a deux jours.

3 juillet 2010

... (44)

bien plus rassurant que l’espoir
est le deuil, dans sa résignation
les chants de l’excitation soudain
font place à l’apaisant repos
du renoncement


1 juillet 2010

Petit prince

La lune sonnait minuit lorsque Antoine, le Saint Exaspéré, arriva devant la porte. Autour de lui, le désert était plus silencieux que jamais. Antoine, quant à lui, était plus exaspéré que jamais : cela faisait déjà deux semaines que son avion s’était lamentablement écrasé au milieu du désert de Gerbi. Quelques jours plus tôt, il avait rencontré un petit garçon blond, qui le contemplait avec curiosité. Que faisait cet enfant au beau milieu du désert, Antoine ne le saura jamais... Sans préambule d'aucune sorte, le petit garçon avait demandé : « S’il te plait, dessine-moi un mouton ». Bonne poire, le Saint Exaspéré s’était exécuté. Mais la vue du mouton lui aiguisa terriblement l’appétit. Certes il était végétarien mais il n’avait rien mangé depuis des jours. Et puis il y avait ce proverbe qui disait : « la faim justifie les moyens ». Or pour avoir faim, Antoine, le Saint Exaspéré avait faim ! Après une courte hésitation, il décida donc de faire une petite incartade à son régime et il égorgea l’enfant avec son couteau suisse. Il l’assaisonna ensuite de jus de cactus puis il le dévora intégralement avant de reprendre sa route. Beaucoup d’historiens considèrent aujourd’hui que cet incident poussa Antoine, le Saint Exaspéré à écrire Le petit prince : Il se serait en quelque sorte repenti en faisant l’apologie de cet enfant qui avait été l’objet d’un crime si terrible, à savoir l’interruption d’un régime végétarien jusqu’alors scrupuleusement respecté. 

Antoine, le Saint Exaspéré avait poursuivi son périple jusqu’à trouver enfin une trace de civilisation. Devant lui se dressait une porte massive, en bois, ornée de symboles abstraits dont Antoine, le Saint Exaspéré ignorait la signification. Tout cela aurait pu augurer une fin heureuse à l’aventure d’Antoine s’il y avait eu quelque chose autour de cette porte. Malheureusement, il n’en était rien : la porte trônait bêtement au milieu de nulle-part, plantée dans le sable, sans être fixée à aucun mur d’aucun bâtiment. Légèrement décontenancé, Antoine, le Saint Exaspéré resta pantois quelques secondes, puis s’avisa de faire le tour de la porte pour finalement constater que l’autre coté n’apportait aucune explication supplémentaire. Il essaya alors d’ouvrir la porte, d’un coté, puis de l’autre, mais bien évidemment elle était fermée à clef. Exaspéré comme il ne l’avait encore jamais été, Antoine, le Saint très, très Exaspéré finit par se résoudre à frapper, à tout hasard. Se demandant de quel coté il valait mieux frapper, il se mit à tourner frénétiquement autour de la porte en s’interrogeant : valait-il mieux sortir du désert ou rentrer du désert ? Il mit tant de temps à se décider et à tourner en rond qu’il finit par ne plus savoir de quelle direction il venait. Résolument perdu, il choisit un côté au hasard et frappa trois grands coups.
Rien.
Trois autres coups.
Toujours rien.
Alors qu’il allait tenter sa chance de l’autre côté, une voix se fit entendre :
- Qui c’est ?
- C’est Antoine, le Saint Exaspéré, répondit Antoine, le Saint Exaspéré. J’ai faim et soif et je suis perdu.
- Le mot de passe ?
Le mot de passe ?! De quoi lui parlait-on, à présent ? En désespoir de cause, il dit au hasard :
- Votez Pompidou !
La porte s’écroula alors au sol, non sans fracas, et à présent horizontale, s’ouvrit. Un nain roux et borgne apparut, contemplant Antoine, le Saint Exaspéré d’un œil inquisiteur.
- Entrez, le Dr Pékinois va vous recevoir. Enlevez vos chaussures et ôtez donc ce bonnet d’âne.
Antoine, le Saint Exaspéré s’exécuta et laissa au nain le soin d’accrocher le bonnet d’âne au porte-manteau et de mettre les chaussures au réfrigérateur. Il fut ensuite conduit dans une salle d’attente en forme d’étoile de mer.
- Attendez là, ordonna le nain borgne en lui faisant un clin d’œil.
L’attente dura une bonne demi-heure, heureusement, il y avait des revues pornographiques sur la table de la salle d’attente. Il entreprit d’en feuilleter une lorsqu’une serveuse barbue se présenta à lui.
- Bonjour, je suis Barbara. Puis-je prendre votre commande ?
- Je prendrai une salade de salade et deux grands verres d’eau, s’il vous plait.
La salade et quelques revues plus tard, Antoine, le Saint Exaspéré commença à s’impatienter, se demandant en outre pourquoi un médecin pékinois avait ouvert un cabinet en plein désert de Gerbi. Il craint même un instant d’avoir été piégé par des Nazis, voire le Klu Klux Klan, mais il réalisa vite que ces barbares-là n’auraient jamais employé un nain borgne et une femme à barbe. Le nain entra d’ailleurs dans la pièce à cet instant précis et invita Antoine, le Saint Exaspéré à le suivre. Ils arrivèrent très vite dans une pièce exiguë. Assis sur le bureau qui trônait au centre de la pièce, un homme d’une soixantaine d’années les attendait.
- Bonjour, Monsieur le Saint Exaspéré, je suis Barnabulle Pékinois.
Quelle déception ce fut pour Antoine, le Saint Exaspéré : il s’était figuré que le Dr Pékinois était pékinois mais il ne s’agissait en fait que d’un simple Bourguignon.
Le Dr Pékinois se leva, attrapa sa chaise et la posa sur le bureau. Il s’y assit et chaussa sur son nez une énorme paire de lunettes.
- Je vous écoute, dit-il, qu’est-ce qui vous amène ici ?
- Et bien, commença Antoine, le Saint Exaspéré, je me suis écrasé en plein désert et je suis perdu. Sauriez-vous m’indiquer la sortie ?
- Ce n’est pas si simple ! s’exclama le docteur. Pourriez-vous d’abord m’expliquer ce qui vous a valu votre titre de Saint Exaspéré ?
- Bien sûr : en réalité, j’ai été canonisé l’an dernier par le Pape Jean CCXLIV lui-même.
- Vous le souhaitiez depuis longtemps ?
- Tout à fait ! Depuis l’âge de quatre ans pour être exact. A cette époque Jacques Martin animait une émission dénommée Incroyable mais vrai. Un matin, il avait invité Krog Gargiulo, l’homme boulet de canon, et dès-lors je n’ai eu de cesse d’être à mon tour canonisé ! J’ai monté un collectif de soutien, fait tourner des pétitions et fait du lobbying pendant des années. L’Eglise a longtemps repoussé mes avances, ce qui eut pour effet de m’exaspérer chaque année davantage. Finalement, j’ai réussi à acheter un cardinal Roumain qui a fait pression auprès du Pape. Mais j’étais déjà tant exaspéré que le Pape n’a eu d’autre choix que de faire de moi le saint patron des personnes exaspérées.
- Très bien, conclut le Dr Pékinois en ôtant ses lunettes. Votre cas n’a pas l’air très grave mais je vais tout de même vous prescrire un antibiotique au cas où la religion vous aurait contaminé.
Le docteur remplit une ordonnance et raccompagna Antoine, le Saint Exaspéré jusqu’à la porte de son cabinet. Comme Antoine, le Saint Exaspéré n’avait pas d’argent, il convint avec le praticien de lui abandonner son bonnet d’âne en guise de paiement. Alors, il sortit et commença de grimper le long d’un interminable escalier en haut duquel, au loin, on pouvait apercevoir une lumière éblouissante.

Antoine de Saint-Exupéry s’éveilla aux commandes de son avion. Il eut juste le temps de se dire qu’il avait fait un rêve fort singulier avant de s'apercevoir que la surface de la mer Méditerranée se rapprochait très, très vite. Beaucoup trop vite. On était le 31 juillet 1944, le soleil tapait fort sur la carlingue de l’aéroplane.  
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